Mise en pratique de méthode de lecture

Ces textes ont été écrits par Catherine Chemin, ancienne membre de CISE. Ils enrichissent désormais le site de LAIA en incitant à la réflexion.

Montessori

 

Méthode alphabétique, phonémique et sensorielle

MatĂ©riel : livret pĂ©dagogique « dictĂ©es muettes » ; lettres rugueuses grand format ; lettres mobiles ; 66 planches de dictĂ©es muettes (fichiers Ă  imprimer dans ‘’MĂ©thodes’’, ‘’Français’’, ‘’PĂ©dagogie Montessori – fichiers pour fabriquer le matĂ©riel de l’apprentissage de la lecture’’ : cet espace est rĂ©servĂ© aux adhĂ©rents).

En rĂ©sumĂ© : avec la pĂ©dagogie Montessori, l’enfant n’apprend pas Ă  lire, mais Ă  Ă©crire. Maria Montessori, en tant que mĂ©decin, avait dĂ©couvert que cet ordre Ă©tait beaucoup plus logique pour le fonctionnement du cerveau et pour l’effort que cela demande. En effet, l’écriture est seulement l’analyse des sons qui compose un mot et la transcription en graphĂšme car le mot qui doit ĂȘtre Ă©crit est connu de l’enfant. Pour la lecture, il faut procĂ©der en plus Ă  la synthĂšse des sons pour obtenir le mot qui n’est pas encore connu.

Elle propose donc, pour commencer, de donner les moyens d’écrire Ă  l’enfant en le prĂ©parant indirectement par des activitĂ©s sensorielles. Sa pĂ©dagogie se distingue Ă©galement par l’apprentissage de chaque sonoritĂ© Ă  l’oral et par le toucher de chaque graphĂšme, dĂ©couverte sensorielle et phonĂ©tique des lettres rugueuses. SimultanĂ©ment, nous proposons des jeux oraux sur la reconnaissance phonĂ©tique. Le dĂ©clic de l’écriture se rĂ©alise par les dictĂ©es muettes qui demandent de composer avec des lettres mobiles des mots correspondant Ă  des images. La progression est double : d’une part les mots sont d’abord d’une syllabe, puis de deux, etc
 ; d’autre part, les 66 exercices de 9 mots font appel Ă  des graphĂšmes de difficultĂ©s croissantes. Les difficultĂ©s orthographiques sont donc progressives. L’Ă©criture par arrangement de lettres mobiles prĂ©cĂšde la lecture dont le dĂ©clic vient tout seul entre deux et six mois aprĂšs le dĂ©clic de l’écriture. L’enfant doit se dĂ©placer frĂ©quemment. L’Ă©criture manuscrite n’est pas associĂ©e explicitement Ă  la lecture.

Apprentissage de l’écriture et de la lecture

L’enfant, dont l’esprit est en Ă©veil et qui n’a pas Ă©tĂ© entravĂ© dans son fonctionnement, rĂ©clame Ă  lire et Ă©crire en gĂ©nĂ©ral vers 3 ans, 3 ans œ. C’est le moment de commencer ces trois activitĂ©s simultanĂ©ment :

  • le jeu « je devine » pour dĂ©couvrir les sons oralement ;
  • les lettres rugueuses à prĂ©senter selon la leçon en 3 temps pour dĂ©couvrir la forme graphique ;
  • les encastrements gĂ©omĂ©triques pour l’apprentissage indirect de l’écriture. Pour Maria Montessori, inutile de faire des lignes et des lignes d’écriture, cette mĂ©thode est beaucoup plus efficace et surtout attrayante pour l’enfant car libre et crĂ©ative.

Jeu ‘’je devine’’ : ce jeu peut Ă©ventuellement se conjuguer avec d’autres mĂ©thodes d’apprentissage de la lecture par les sons comme La PlanĂšte des Alphas et d’autres mĂ©thodes d’apprentissage du graphisme.

MatĂ©riel : des objets miniatures ou autres (animaux de la ferme, vaisselle, moyen de locomotion
). Choisir des objets qui plaisent Ă  l’enfant pour augmenter sa motivation.

PrĂ©sentation : à chaque fois, prendre 7 Ă  8 objets. Nous les Ă©talons sur la table et les nommons devant l’enfant l’un aprĂšs l’autre en insistant si possible sur le premier son : vvvache. Il faut que ces objets commencent chacun par un son diffĂ©rent. Exemple : vache, mouton, coq, poule, dindon, cheval, Ăąne et lapin. « Je voudrais que tu me donnes un animal dont le nom commence par le son vvv ». L’enfant parcourt des yeux les diffĂ©rents animaux et s’arrĂȘte sur vache. Il nous le donne. Nous continuons ainsi jusqu’au dernier. Si l’enfant se trompe, ne jamais dire « non, ce n’est pas ça, tu t’es trompĂ© » mais plutĂŽt « tu crois vraiment que mmmouton commence par le son vvv ? ».

Faire selon la demande de l’enfant, 2 ou 3 fois par semaine. Quand l’enfant est Ă  l’aise pour trouver le premier son, (ce sera peut-ĂȘtre quelques mois aprĂšs), nous pouvons prendre plusieurs objets qui commencent par le mĂȘme son et qui diffĂšrent au second son. Exemple : crapaud, canard, cochon


Nous pouvons faire ce travail en puisant dans l’ambiance de la piĂšce, ou Ă  l’extĂ©rieur avec les fleurs, les arbres ou aussi des noms de personnes. Nous pouvons ensuite le faire de façon plus abstraite, sans les objets, « Devine Ă  quoi je pense, tu ne peux pas savoir encore Ă  quoi je pense tant que je ne t’ai pas dit que le premier son est mmm et que le deuxiĂšme son est o
 ».

Les encastrements géométriques

Voici une mĂ©thode d’apprentissage du graphisme idĂ©ale pour les enfants n’aimant pas les exercices classiques. Cette activitĂ© est une prĂ©paration indirecte Ă  l’écriture et peut s’ajouter Ă  des exercices plus scolaires selon les enfants. Le matĂ©riel peut ĂȘtre fabriquĂ© avec une scie Ă  chantourner ou on peut l’acheter.

MatĂ©riel : deux prĂ©sentoirs avec chacun 5 encastrements gĂ©omĂ©triques de 15×15 cm. La sĂ©rie comprend un carrĂ©, un rectangle, un losange, un cercle, un triangle, un ovale, une ellipse, une rosace, un trapĂšze, un triangle convexe. Mettre Ă  disposition de l’enfant ce matĂ©riel sur une Ă©tagĂšre ainsi que des feuilles cartonnĂ©es de 15×15 cm et des crayons de couleurs.

PrĂ©sentation d’une forme gĂ©omĂ©trique :

Prendre une feuille de dessin de 15×15 cm. Prendre le contour d’une forme gĂ©omĂ©trique et le poser sur la feuille. Maintenir de la main gauche et dessiner de la main droite la forme avec une couleur, toujours dans le sens antihoraire. Enlever le contour et le ranger. Prendre ensuite la forme gĂ©omĂ©trique, la poser sur la feuille de façon Ă  ce qu’elle se superpose avec le premier dessin. Maintenir d’une main et retracer le contour d’une autre couleur. Enlever la forme. Ensuite, avec d’autres couleurs, faire des hachures obliques espacĂ©es d’environ 3 millimĂštres Ă  l’intĂ©rieur de la forme gĂ©omĂ©trique. Dessiner les traits obliques d’en bas Ă  gauche vers le haut Ă  droite. Les traits doivent ĂȘtre parallĂšles et remplir exactement le contour de la forme gĂ©omĂ©trique sans dĂ©passer. On considĂšre que l’enfant est prĂȘt Ă  Ă©crire lorsque les traits sont bien parallĂšles et ne dĂ©bordent pas (aucune remarque n’est faite Ă  l’enfant).

Les lettres rugueuses : les lettres rugueuses sont découpées dans du papier de verre et coller chacune sur un support de 25 cm de large et 20 cm de haut. Les supports sont peints en bleu pour les consonnes et en rouge pour les voyelles.

Pour commencer, apprendre les sons simples (ce que l’on entend, pas le nom de la lettre, cela viendra plus tard) sans respecter l’ordre alphabĂ©tique. Si possible commencer par les lettres du prĂ©nom de l’enfant :

a = a, b = « bbb », c = « kkk », d = « ddd », e = e, f = « fff », g = « ggg » (comme dans le mot gare), h = « » (pour cette lettre, mettre un doit sur la bouche comme pour faire chut ), i = i, j = « jjjj », k = « kkk », l = « lll », m = « mmm », n = « nnn », o = o, p = « ppp », q = « kkk », r = « rrrr », s = « sss », t = « tttt », v = « vvv », w = « vvv »,

x = « ksss », y = i, z = « zzz ».

Plus tard et suivant les circonstances, suivant aussi le prĂ©nom de l’enfant, on apprend qu’une mĂȘme lettre peut Ă©mettre 2 sons diffĂ©rents comme :

W = « vvvv » ou « wou »

X = « ksss » ou « kzzz »

Y = i ou « ill » 
.

  • Lorsque l’enfant connaĂźt au moins une douzaine de lettres et leur son (en Montessori, cela signifie que l’enfant est capable de visualiser le contour de la lettre quand il entend la sonoritĂ© correspondante et rĂ©ciproquement qu’il est capable d’émettre le son lorsqu’il voit la lettre) ;
  • Lorsque l’enfant relĂšve spontanĂ©ment des sons dans des mots depuis quelques temps comme par exemple « citron c’est comme savon, comme salade, comme cerise » (ces mots commencent tous par le son sssssss) ;

Alors, l’enfant est prĂȘt pour commencer Ă  Ă©crire, pour composer des mots avec des lettres mobiles (celles-ci doivent ĂȘtre rigoureusement les mĂȘmes que les lettres rugueuses en taille et en forme. Si les consonnes Ă©taient sur fond bleu et les voyelles sur fond rouge, les consonnes mobiles doivent ĂȘtre bleues et les voyelles rouges).

L’activitĂ© d’écrire, de choisir les graphĂšmes correspondant au phonĂšme, est dissociĂ©e du graphisme afin d’isoler chaque difficultĂ©. C’est aussi une particularitĂ© de la pĂ©dagogie Montessori. Nous commençons les dictĂ©es muettes et l’enfant peut, s’il le dĂ©sire, Ă©crire spontanĂ©ment ce qu’il veut. À ce stade, l’enfant Ă©crira plutĂŽt phonĂ©tiquement. Évidemment, si ce n’est pas gĂȘnant dans un premier temps, il ne faut pas laisser l’enfant s’installer dans cette Ă©criture phonĂ©tique mais lui faire dĂ©couvrir les clĂ©s pour Ă©crire correctement : les mots sont sĂ©parĂ©s, un mĂȘme son peut s’écrire de maniĂšre diffĂ©rente. Cela fait l’objet d’exercices diffĂ©rents qui ne doivent pas interfĂ©rer avec l’écriture spontanĂ©e de l’enfant. L’important est que le message qu’il a voulu Ă©crire soit comprĂ©hensible phonĂ©tiquement : « jevedelo ».

Aide pour mémoriser les lettres :

Pour aider l’enfant Ă  mĂ©moriser les lettres, on peut faire des affiches et les accrocher au mur.

Premiers sons complexes :

On peut commencer rapidement les sons complexes sans avoir appris toutes les lettres : ch, Ă©, Ăš, oi, gn, ou, in, on, an, un. Pour ces sons, on peut faire une affiche, on peut Ă©galement faire une pochette avec 5 Ă  8 images et des billets Ă  placer sous les images. Exemple pour « ch » : cheval, ruche, biche
 (fichiers Ă  imprimer dans ‘’MĂ©thodes’’, ‘’Français’’, ‘’PĂ©dagogie Montessori – fichiers pour fabriquer le matĂ©riel de l’apprentissage de la lecture’’ : cet espace est rĂ©servĂ© aux adhĂ©rents). Si vous faites vos propres images, attention d’utiliser des mots dont chaque son simple ou complexe est connu de l’enfant.

Puis on apprend les différentes façons de faire chaque son.

o

z

e

Ă©

Ăš

g

j

on

k

ill

in

an

s

o

au

eau

z

s

e

eu

oe

oeu

Ă©

….er

….ez

….ed

Ăš

ĂȘ

ai

ei

e + 1

consonne

es

…et

g

gh

gu

j

g+e

g+i

ge

on

om

k

c

q

qu

ch

ill

il

y+1

voyelle

in

im

ain

aim

yn

ym

ein

en

an

en

am

em

aon

s

ss

sc

c+i

c+e

ç

t

À ce stade Ă©galement on peut faire des pochettes avec seulement des mots. On dessine une oreille sur la pochette pour signifier ce que l’on entend. À l’intĂ©rieur on fait plusieurs petits livrets, un pour chaque façon de faire le son, avec un Ɠil dessus pour signifier ce que l’on voit. On peut mettre jusqu’à 8 mots.

Aide Ă  la lecture du mot :

Entre 2 et 6 mois aprĂšs avoir commencĂ© Ă  Ă©crire, l’enfant a le dĂ©clic de la lecture. Il analyse les signes graphiques les uns aprĂšs les autres, les transforme rapidement en sons, puis synthĂ©tise la chaĂźne des sons (ccc a nnn a rrr i = canari) pour en comprendre le sens. C’est le fameux dĂ©clic de la lecture ! Ensuite, il suffit d’acquĂ©rir de la vitesse.

Voici diffĂ©rents exercices faciles Ă  mettre en application pour l’aider Ă  devenir plus rapide dans sa lecture et surtout dans sa comprĂ©hension. Il ne connaĂźt pas encore forcĂ©ment les sons de toutes les lettres ni de tous les phonĂšmes, il est important de choisir des mots que l’enfant sera capable de lire en fonction de ce qu’il a appris.

Donc, dĂšs que l’enfant commence Ă  lire des mots, il est bon de lui donner l’habitude d’associer ce qu’il lit Ă  du concret. Maria Montessori favorise les activitĂ©s avec lesquelles l’enfant peut se dĂ©placer car il apprend mieux en bougeant !

Les billets : écrire sur des billets des noms d’objets de l’environnement, une douzaine Ă  chaque fois. Nous les mettons dans une boĂźte aprĂšs les avoir pliĂ©s en quatre. « Tire un billet, lis-le et va le placer sur l’objet correspondant ». L’enfant tire un billet, le lit et va le placer sur l’objet correspondant : chaise, table, Ă©vier, livre, rĂšgle, gomme, chaussure
 l’enfant continue tout seul. Nous pouvons Ă©galement Ă©crire des noms d’objets ou de miniatures que nous avons posĂ©s prĂ©alablement sur une table (ex : diffĂ©rents animaux ou moyens de locomotion). Il est souhaitable que les objets soient Ă©loignĂ©s de l’endroit oĂč l’enfant tire les billets et les lit. Il travaille donc debout et peut bouger.

Nous pouvons Ă©galement dire Ă  l’enfant d’aller chercher l’objet dont le nom est Ă©crit et de le poser sur la table, puis refaire l’exercice contraire aprĂšs avoir remis les billets dans la corbeille, l’enfant ira alors ranger les animaux tirĂ©s au sort.

Billets Ă  correspondre : par exemple, nous choisissons le thĂšme « la maison des animaux » : nous faisons une sĂ©rie de billet d’une couleur avec des noms d’animaux et une sĂ©rie de billets d’une autre couleur avec le nom de la maison de chaque animal de la premiĂšre liste. Nous invitons l’enfant Ă  faire correspondre chaque animal Ă  sa maison. Nous pouvons prĂ©parer une fiche de rĂ©ponse pour que l’enfant puisse se contrĂŽler seul. Nous pouvons proposer Ă©galement une sĂ©rie avec « la voix des animaux » ou « les groupes d’animaux » (fichiers Ă  imprimer dans ‘’MĂ©thodes’’, ‘’Français’’, ‘’PĂ©dagogie Montessori – fichiers pour fabriquer le matĂ©riel de l’apprentissage de la lecture’’ : cet espace est rĂ©servĂ© aux adhĂ©rents).

Pochettes d’images par thĂšmes : faire une pochette 15×15 cm avec Ă  l’intĂ©rieur une dizaine d’images 14x14cm sur un thĂšme : les fleurs cultivĂ©es, les fleurs sauvages, les fruits, les animaux des bois, les animaux d’Afrique, les animaux selon la classification du rĂšgne animal, des ustensiles de cuisine, des moyens de locomotion, le corps humain, les outils de jardinage… selon les envies, les goĂ»ts de l’enfant.

Chaque image (rangĂ©e Ă  gauche) est renseignĂ©e au dos et correspond Ă  un billet (rangĂ© Ă  droite) avec le nom. L’enfant Ă©tale les images d’une pochette et place chaque billet sur l’image correspondante. L’enfant se corrige seul en retournant l’image, car le nom est inscrit au dos de la carte.

Les studias : prĂ©parez 2 colonnes sur une feuille A4. Collez une image ou faites un dessin reprĂ©sentant le thĂšme choisi dans chaque colonne. Les 2 images doivent montrer une nette diffĂ©rence. Par exemple : Ă©tĂ© / hiver, moyens de locomotion terrestres / moyens de locomotion maritimes, animaux des pays chauds / animaux des pays froids… PrĂ©parez une vingtaine de billets avec des noms en rapport avec les images choisies que l’enfant lit et place dans la colonne adĂ©quate. Vous pouvez prĂ©parer une liste triĂ©e des noms utilisĂ©s pour que l’enfant puisse se corriger seul. (fichiers Ă  imprimer dans ‘’MĂ©thodes’’, ‘’Français’’, ‘’PĂ©dagogie Montessori – fichiers pour fabriquer le matĂ©riel de l’apprentissage de la lecture’’ : cet espace est rĂ©servĂ© aux adhĂ©rents).

Aide Ă  la lecture de la phrase :

Les rouleaux : sur une bande de papier d’environ 3 cm de haut, Ă©crire d’une grosse Ă©criture une phrase. Roulez cette bande en commençant par la fin. PrĂ©parez ainsi plusieurs rouleaux que vous mettrez dans un coffret. Faire choisir un rouleau Ă  l’enfant qui aime beaucoup le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux. L’enfant dĂ©roule tout doucement la bande de papier en lisant au fur et Ă  mesure que les lettres apparaissent.

Les ordres : nous proposons une vingtaine de billets sur lesquels sont écrits des ordres.

1} Un seul ordre. Ex : ouvre la porte

2) 2 actions consĂ©cutives. Ex : va au lavabo et bois un peu d’eau.

3) 3 actions ou plus qui peuvent ĂȘtre consĂ©cutives ou non. Ex : ouvre le tiroir, prends un carrĂ© de chocolat et mange-le.

Les phrases doivent ĂȘtre brĂšves et faciles Ă  exĂ©cuter. -« Tu tires un billet, le lis en silence, le tournes sur la table. Tu fais ce qui est Ă©crit et nous devons deviner ce qui est Ă©crit ». Ainsi, l’enfant s’habitue Ă  chercher Ă  comprendre tout ce qu’il lit. Les ordres sont considĂ©rĂ©s non seulement comme des exercices de lecture mais aussi comme tests de mĂ©moire et de psychologie par Maria Montessori. On peut ainsi observer s’il se souvient bien des actions successives, car l’enfant perturbĂ©, comprend mal, oublie et change l’ordre des actions. Nous prĂ©parons une corbeille remplie d’ordres et l’enfant peut travailler seul.

Écriture de livres :

L’enfant peut commencer Ă  crĂ©er lui-mĂȘme des petits livres avec un dessin Ă  gauche et une phrase Ă  droite. L’adulte peut faire le secrĂ©taire et Ă©crire pour l’enfant qui crĂ©e l’histoire et fait les dessins, puis l’adulte prĂ©pare un modĂšle que l’enfant recopie, puis l’enfant Ă©crit seul.

PlanĂšte des Alphas

Pour acheter le matériel des Alphas : http://www.lesalphas.net/

La PlanĂšte des Alphas© est une mĂ©thode d’apprentissage de la lecture dĂ©veloppĂ©e rĂ©cemment par Claude Huguenin et Olivier Dubois. Cette mĂ©thode s’applique Ă  aider les enfants Ă  dĂ©couvrir le principe alphabĂ©tique (le fait que les lettres reprĂ©sentent des sons).

GrĂące Ă  son cĂŽtĂ© trĂšs ludique, la PlanĂšte des Alphas© peut ĂȘtre utilisĂ©e avec des enfants dĂšs l’ñge de 4 ans environ ; mais bien sĂ»r, son utilisation peut ne dĂ©marrer qu’à 6 ans.

Le concept

Les auteurs se sont adaptĂ©s Ă  l’univers de l’enfant et ont créé un conte (La PlanĂšte des Alphas©), dans lequel les personnages ont la forme des lettres (voir photo) ainsi qu’une raison d’émettre leur son. Par exemple, le r est un robinet qui rĂąle parce qu’il est bouchĂ©, alors il dit « rrrr ». « Monsieur a » est un personnage qui aime faire des blagues et rigoler ; il porte toujours sa canne Ă  l’envers et dit « a-a-a ».

Le conte est présenté dans un livre grand format, avec uniquement des illustrations. Une version simplifiée du récit se trouve dans un livret et 1 cd reprend le conte en entier raconté par des comédiens et enrichi de musiques et de bruitages.

L’histoire est la suivante : un jeune garçon est triste parce qu’il n’arrive pas Ă  lire. Un gĂ©nie apparaĂźt et lui fait dĂ©couvrir ses amis les Alphas qui vivent sur la planĂšte du mĂȘme nom. Ceux-ci sont menacĂ©s par une sorciĂšre, Furiosa. C’est ainsi que le garçon part Ă  la rescousse des Alphas


La progression

On dĂ©bute par une dĂ©couverte de l’histoire : lecture rĂ©pĂ©tĂ©e du livre, avec ou sans cd, en suivant le rĂ©cit ou en commentant selon ses envies et celles de l’enfant. Une fois que l’histoire est bien assimilĂ©e, on propose des activitĂ©s qui amĂšnent l’enfant Ă  bien connaĂźtre les personnages du conte, leur caractĂ©ristique et leur son, et Ă  les mettre ensemble. On commence par les voyelles, puis les consonnes longues et enfin les consonnes courtes. Quelques activitĂ©s sont proposĂ©es dans un cahier pratique. Par exemple, l’enfant doit colorier le personnage qui porte sa canne Ă  l’envers. Plus tard, on lui demande de colorier celui qui dit « a-a-a ».

Le conte permet Ă©galement d’aborder la fusion syllabique (le fameux b+a=ba) grĂące Ă  une anecdote : la fusĂ©e (« fffff ») tombe sur monsieur O (« oooo »)
 ce qui donne « fffooo ». On peut ensuite s’amuser Ă  faire tomber la fusĂ©e sur les autres voyelles. Ensuite, on prend un autre personnage reprĂ©sentant une consonne longue pour appliquer un scĂ©nario Ă©quivalent. Dans notre cas, il s’agissait du « m » (reprĂ©sentĂ© par un monstre bien gentil) qui « sautait » sur les voyelles : mmaaa, mmooo, etc. Il nous a fallu un petit moment pour franchir cette Ă©tape, mais une fois le dĂ©clic venu, faire la fusion avec les autres consonnes a Ă©tĂ© un jeu d’enfant (le son de ces consonnes Ă©tant connu grĂące Ă  l’histoire et aux activitĂ©s). Toutes ces dĂ©couvertes se font donc de façon trĂšs ludique, avec, pourquoi pas, des mimes et des effets de voix ! C’est un vrai plaisir de dĂ©couvrir ces Alphas.

Le matériel

La mallette pĂ©dagogique contient les Ă©lĂ©ments indispensables au dĂ©marrage : le livre illustrĂ©, le cd du conte, 1 DVD (diaporama du conte + prĂ©sentation de quelques activitĂ©s), 1 livret avec l’histoire simplifiĂ©e, le cahier pratique et un poster. Cette mallette coĂ»te 49 € et permet la dĂ©couverte du principe syllabique (les lettres et les sons), de la fusion syllabique et des correspondances lettres-sons. Cela ne suffit Ă©videmment pas Ă  maĂźtriser la lecture. Les auteurs ont donc dĂ©veloppĂ© toute une gamme d’outils pour la poursuite de l’apprentissage : dĂ©couverte des sons complexes, des graphĂšmes complexes (gu/ge par exemple), dĂ©couverte des diffĂ©rents types d’écriture, travail de la comprĂ©hension en lecture et dĂ©veloppement du lexique, figurines pour manipuler.

Ces outils prĂ©sentent nĂ©anmoins un inconvĂ©nient majeur pour des particuliers : leur coĂ»t ! Certains jeux (en grand format et prĂ©vu pour une utilisation en classe) coĂ»tent environ 80€.

Il est possible d’utiliser la mallette de base pour acquĂ©rir les notions de base puis de bifurquer vers une mĂ©thode plus classique lorsque l’enfant connaĂźt bien le son des lettres et peut les fusionner.

Il est également simple de créer ses propres jeux (loto, mémory, affiches, etc.) car la police de caractÚre « Alphas » se trouve facilement sur internet.

En conclusion, l’utilisation conjointe et interactive de ces outils aide sans aucun doute l’enfant à construire son apprentissage de façon trùs active et à son rythme.

Contact

La PlanĂšte des Alphas S.A. – 8, Rue MarĂ©chal de Lattre de Tassigny 59000 LILLE – 0800/045 622 – Site : www.planete-alphas.net

Groupe de discussion : –http://fr.groups.yahoo.com/group/laplanetedesalphas/

Présentation succincte des outils complémentaires

A) Le jeu de cartes de La PlanÚte des Alphas©

Il s’agit d’un ensemble de 132 cartes reprĂ©sentant les personnages des Alphas, les lettres correspondantes en Ă©criture majuscule imprimĂ©e, minuscule imprimĂ©e et en Ă©criture cursive. DiffĂ©rents jeux dĂ©crits dans un petit guide permettent de consolider le lien entre l’Alpha et les lettres dans les diffĂ©rentes Ă©critures, de manipuler les sons, de les associer, de travailler la mĂ©moire. C’est un complĂ©ment trĂšs intĂ©ressant Ă  la mallette de base.

B) Les 28 figurines

Les figurines en matiĂšre souple reprĂ©sentent les Alphas (voir photo). Elles mesurent 5 Ă  7 cm de hauteur. Elles permettent de rĂ©aliser de façon trĂšs ludique des activitĂ©s relatives Ă  la conscience phonĂ©mique. Par exemple, Furiosa veut capturer l’alpha qui fait « vvv », et l’enfant doit vite l’attraper pour le mettre Ă  l’abri. En outre, les manipulations enrichissent la reprĂ©sentation mentale des lettres grĂące Ă  une perception tactile.

C) Le loto des Alphas

Ce jeu consiste en 94 planches (illustrant chacune 3 mots) accompagnĂ©es d’un ensemble de cartons figurant les Alphas. L’enfant doit donc « Ă©crire » le mot au moyen des Alphas, en plaçant ceux-ci dans des wagons dessinĂ©s derriĂšre le mot illustrĂ© (voir photo). Les planches sont progressives et rĂ©parties en 10 niveaux : les premiers mots sont courts et simples phonĂ©tiquement ; ensuite apparaissent des mots avec des groupes de consonnes, puis des sons complexes (on, an, etc.). Un livret contient des histoires pour dĂ©couvrir les consonnes courtes et les sons complexes.

D) Les fiches pédagogiques

Le classeur comprend 112 fiches d’activitĂ© et 15 fiches d’évaluation. Les activitĂ©s sont intĂ©ressantes car elles permettent de travailler d’autres compĂ©tences intervenant dans l’activitĂ© de la lecture, comme la comprĂ©hension, l’utilisation d’infĂ©rences, le dĂ©veloppement du lexique, une analyse critique de textes et d’images. Il s’agit par exemple d’associer des phrases Ă  des images, de questions « vrai ou faux ». Certaines fiches se rapportent aux histoires des recueils de texte.

Deux recueils de textes progressifs

DĂšs que l’enfant a acquis les principales correspondances lettres-sons, on peut lui proposer ces histoires. La particularitĂ© des recueils tient en ce que l’illustration de chaque phrase se trouve au verso de la page. L’enfant est donc amenĂ© Ă  lire sans deviner et peut ensuite vĂ©rifier l’exactitude de sa comprĂ©hension. Les 19 textes, au dĂ©part courts et simples, sont progressivement plus longs et introduisent les sons complexes. Ces histoires peuvent ĂȘtre exploitĂ©es Ă  l’aide de fiches pĂ©dagogiques.

E) Le guide pédagogique

Ce guide dĂ©crit trĂšs minutieusement la mĂ©thode : les concepts scientifiques qui la sous-tendent, le matĂ©riel, les activitĂ©s de dĂ©part et la progression. Il faut signaler que le guide renvoie aux autres outils de la mĂ©thode pour la progression. Donc il n’est utile que si l’on en possĂšde quelques-uns. Notamment, on y trouve toutes les consignes correspondant aux fiches pĂ©dagogiques.

F) Images et textes de référence

Afin que l’enfant s’approprie Ă  son rythme les connaissances, les auteurs proposent des posters (format A4 et A3) reprĂ©sentant les Alphas ainsi que les scĂšnes illustrĂ©es se rapportant aux sons complexes (ou, oi, gn, etc.). L’enfant peut s’y rĂ©fĂ©rer en cas de besoin ; il est donc amenĂ© Ă  ĂȘtre actif et autonome dans son apprentissage. Deux petites histoires complĂ©mentaires servent Ă  introduire les diffĂ©rents types d’écriture.

Le jeu des invités

GrĂące Ă  quelques histoires, l’enfant dĂ©couvre que certaines lettres se lisent diffĂ©remment selon le contexte graphĂ©mique (c, g, s) et que des sons peuvent s’orthographier de maniĂšres diffĂ©rentes (« o » : eau, au). Le jeu en lui-mĂȘme est un simple parcours (type jeu de l’oie) au cours duquel on a l’occasion de rĂ©flĂ©chir aux rĂšgles d’orthographe et de lire quantitĂ© de mots (avec la possibilitĂ© d’adapter la difficultĂ© au niveau de lecture). Le principe n’est donc pas vraiment innovant. Le cĂŽtĂ© ludique peut amadouer les lecteurs rĂ©calcitrants.

G) Le jeu du BĂȘta

Le jeu permet de consolider les correspondances lettres-sons, un peu Ă  la maniĂšre d’un jeu de UNO. Il est bien moins intĂ©ressant que l’autre jeu de cartes, moins pĂ©dagogique et moins structurĂ©.

H) Les ardoises magnétiques

L’ardoise et ses 60 Alphas magnĂ©tiques permettent diverses manipulations. L’enfant peut par exemple former des syllabes ou des mots, sans avoir Ă  passer par l’écriture (fastidieuse parfois).

Vinciane

Jean Qui Rit

Site et méthode : https://jeanquirit.wordpress.com/45-2/

MĂ©thode alphabĂ©tique gestuelle – Marie Brigitte LEMAIRE

MatĂ©riel : PĂ©dagogie Jean Qui Rit – guide pour les familles ; Collection de 32 images-gestes ; Planches de syllabes ; 2 cahiers d’Ă©criture ; 132 lettres mobiles pour la dictĂ©e ; Session de formation
Association Jean Qui Rit – Le Roc St Michel -53150 St CĂ©nerĂ©

Pour commander : PĂ©dagogie JEAN QUI RIT, 82 rue Bonaparte, 75006 PARIS – TĂ©l (00 33) 1 43 25 08 65 – http://pedagogiejeanquirit.ifrance.com« 

Cette pĂ©dagogie originale, fondĂ©e sur le geste, le rythme et le chant, vous permet d’accompagner les enfants de 4 Ă  7 ans sur un parcours d’éveil corporel puis d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En quatre jours, vous pouvez acquĂ©rir les bases de cette mĂ©thode ludique et structurĂ©e qui prĂ©vient la dyslexie et ne met jamais l’enfant en Ă©chec.

La connaissance de 50 phonĂšmes permet de dĂ©chiffrer n’importe quel texte courant ». Les fiches images-gestes associent un geste Ă  une lettre ou Ă  un groupe de lettres, et comportent au verso un court texte d’initiation. Association mĂ©thodique des gestes, du rythme, du chant. Le guide des parents donne des conseils pour l’Ă©ducation des petits enfants et la pĂ©dagogie, mais ne fournit pas le dĂ©tail d’une progression dans l’acquisition des lettres, syllabes, et mots, tel qu’on le trouve dans les manuels cou­rants.

La mĂ©thode est constituĂ©e de plusieurs cartes sur lesquelles figurent une fille (pour les sons voyelles) ou un garçon (pour les sons consonnes) et une lettre. Un liserĂ© de couleur violine pour les filles et vert pour les garçons aide l’enfant Ă  distinguer les voyelles des consonnes. Pour chacune de ces cartes est associĂ©e une histoire que l’adulte lit Ă  l’enfant.

L’enfant, placĂ© bien en face, observe d’abord la carte que lui prĂ©sente l’adulte. Puis l’adulte dit le prĂ©nom de l’enfant figurant sur la carte et le fait rĂ©pĂ©ter. Enfin l’adulte lit l’histoire qui se trouve au dos de maniĂšre expressive et termine par le geste qui est associĂ© Ă  l’histoire (de la main gauche). L’enfant Ă©coute et exĂ©cute le mĂȘme geste de la main droite. Les gauchers font Ă©galement le geste de la main droite.

DĂšs que l’enfant connaĂźt quelques voyelles et une consonne, on peut introduire la notion de syllabe. On prĂ©sente alors la syllabe (exemple : p- a) et exĂ©cute les deux gestes que l’enfant reprend de la main droite. Non seulement l’enfant associe rapidement le son Ă  la lettre, mais de plus il retient l’histoire racontĂ©e avec une facilitĂ© dĂ©concertante.

Cette mĂ©thode aide Ă©galement Ă  progresser lorsque la leçon de lecture devient plus complexe : il suffit en effet d’exĂ©cuter le geste appris lors de cette mĂ©thode pour que l’enfant se corrige, notamment dans la distinction des v/f ou t/d, qui n’est pas Ă©vidente.

La mĂ©thode Jean-qui-Rit est une mĂ©thode « plurisensorielle » « qui inclut Ă  la fois l’Ă©ducation sensorielle et motrice, l’Ă©ducation rythmique, l’Ă©ducation Ă  la voix, les chants et gestes, la lecture, la dictĂ©e par le geste et l’Ă©criture rythmĂ©e ».

Lecture en couleurs de Caleb Gattegno

 

Caleb Gattegno, contemporain de Cuisenaire, a fait plusieurs dĂ©couvertes sur l’acquisition de la lecture courant du siĂšcle dernier, lors d’une mission en Éthiopie pour l’Unesco. Il Ă©tait alors chargĂ© de la prĂ©paration des manuels scolaires en tant qu’expert et ainsi amenĂ© Ă  apprendre l’amharique, langue officielle et relativement facile Ă  lire car en grande partie phonĂ©tique. Il apprend donc Ă , sa grande surprise les 231 syllabes et les 20 diphtongues en 2 jours. Cependant, bien qu’il sache comment dire les signes, il ne peut les comprendre. C’est ainsi qu’il rĂ©alise que les Éthiopiens eux-mĂȘmes auraient certainement beaucoup plus de facilitĂ© que lui dans cet apprentissage, puisque possĂ©dant dĂ©jĂ  le sens de ce sons. Il confirma son hypothĂšse avec la population qui l’entourait et c’est ainsi que certains apprirent Ă  lire en 6 heures.

Il comprend ainsi que l’enfant sachant parler dĂ©montre qu’il possĂšde un certain nombre de structures mentales. Il est dĂ©jĂ  capable de donner du sens Ă  des choses trĂšs subtiles, de faire abstraction de beaucoup de choses inutiles. L’exercice qu’on va lui proposer devra ĂȘtre en rapport avec son acquis linguistique mais aussi avec ses aptitudes mentales. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de subordonner ce qu’il va acquĂ©rir Ă  ce qu’il sait dĂ©jĂ . En apportant le langage parlĂ© avec lui, l’enfant montre qu’il a dĂ©jĂ  effectuĂ© 90 % du travail.

Par la suite, lors de la transmission de ce savoir lire, il s’est rendu compte qu’il faisait des erreurs dans sa façon de prĂ©senter sa mĂ©thode. Un lecteur averti comprend immĂ©diatement mĂȘme un terme ambigu qui porte Ă  confusion alors qu’un non lecteur a besoin de termes prĂ©cis et sans ambiguĂŻtĂ©. Bref, ses erreurs l’amenĂšrent chaque fois Ă  une prise de conscience. C’est ainsi qu’il intĂ©gra la valeur de l’erreur dans son enseignement et dĂ©cida de guider l’apprenant vers des prises de consciences successives, tout comme lui scientifique avait Ă©chafaudĂ© sa comprĂ©hension de l’acte de lire au travers notamment de ses erreurs.

C’est d’ailleurs ainsi que la science a avancĂ© Ă  partir d’observations et de prises de conscience. On fait une hypothĂšse, on expĂ©rimente, on dĂ©duit, on confirme ou on cherche plus loin.

Afin de guider l’apprenant vers des prises de conscience successive, cette mĂ©thode est fondĂ©e sur la gĂ©omĂ©trie donnant le cĂŽtĂ© morphologique et l’algĂšbre donnant le cĂŽtĂ© dynamique de la langue. Avec « roc », on obtient « cor » par renversement, « soc », par substitution,
 On voit bien, dĂšs le dĂ©but, cette maniĂšre de travailler, de jongler en quelque sorte avec un trĂšs petit nombre de lettres ouvre Ă  l’élĂšve un champ d’expĂ©riences trĂšs vaste. De plus, si l’on Ă©vite de prĂ©senter le mot comme une image fixe, et son renversement comme un accident, il y a toutes les chances pour que la dyslexie ne se prĂ©sente plus.

Cette mĂ©thode permet aussi d’avoir une meilleure orthographe. Car lorsque nous avons saisi le sens, les mots disparaissent, ils doivent disparaĂźtre. Lorsque nous parcourons une phrase, nous oublions les mots pour ne retenir que le sens qu’ils transmettent. Ce phĂ©nomĂšne ne nous aide donc pas Ă  retenir l’orthographe individuelle de chaque mot. Des techniques complĂ©mentaires permettent d’amener l’apprenant Ă  la maĂźtrise de l’orthographe.

Passons maintenant Ă  la mĂ©thode. Il s’agit de guider l’apprenant vers le « permis de lire » de mĂȘme que l’on donne le permis de conduire Ă  des personnes ayant acquis une certaine capacitĂ© Ă  conduire mais ne maĂźtrisant pas toutes les situations de conduite, sachant cependant s’en dĂ©brouiller. Pour le permis de lire, c’est pareil, il s’agit de donner Ă  l’enfant l’impulsion lui permettant de savoir qu’il est capable de lire seul presque tout.

Le choix des sons du premier livret amenant au permis de lire a Ă©tĂ© fait en fonction de ce critĂšre. Pouvoir lire dans presque toutes les situations. Lorsque le choix est d’utiliser les tableaux pour apprendre Ă  lire plutĂŽt que les livrets N&B, le permis ou certificat de lecteur est donnĂ© Ă  l’issue des 2 premiers tableaux. Diverses façons d’aborder l’apprentissage de la lecture sont proposĂ©es dans le livre « La lecture en couleurs – Guide du maĂźtre » par Caleb Gattegno.

Cette pĂ©dagogie fondĂ©e sur la logique et ne contenant pas d’exception convient particuliĂšrement bien aux enfants prĂ©coces et une Ă©cole l’utilise avec succĂšs pour les enfants dyslexiques. La couleur, support supplĂ©mentaire du son, se rĂ©vĂšle un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant.

 

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