Pédagogie Montessori – Grammaire et conjugaison

Grammaire – nature des mots #

Là encore, chaque matériel permet d’isoler chaque difficulté ; l’enfant n’a pas la difficulté de l’écriture en plus de celle de l’apprentissage des règles d’orthographe.

Masculin / féminin – Singulier / pluriel #

L’enfant découvre à travers des séries de billets la transformation du masculin et féminin, puis du singulier au pluriel.

Les symboles de grammaire #

« Les mots en effet n’ont pas seulement une signification propre, ils ont entre eux des relations variables et dont l’étude amène à une compréhension de plus en plus totale. Il y a l’aspect descriptif, mais il y a encore le fonctionnement : et c’est la fonction du mot dans la phrase par rapport aux autres mots, qui loin d’être pour l’enfant une difficulté, s’est avérée être un nouveau point d’intérêt pour l’étude de sa langue ». nous dit Maria Montessori dans La Pédagogie scientifique – La maison des enfants, p.118, DDB, 1958.

La découverte de la langue passe par la distinction des parties du discours. Tous les mots peuvent être classés selon leur nature, et il existe 9 natures différentes que l’enfant va découvrir progressivement grâce aux symboles grammaticaux. Dès qu’il commence à lire, nous pouvons proposer cet exercice, en introduisant tout d’abord les notions par des questions simples qui favorisent le repérage. L’utilisation des termes grammaticaux justes (« déterminants » par exemple) se fera plus tard, quand l’enfant aura une compréhension intuitive suffisante du fonctionnement de la langue, et que nous commencerons à distinguer les différentes espèces dans chacune des natures de mots « article, adjectifs possessifs, adjectifs démonstratifs… »).

Les symboles sont introduits dans un ordre bien précis, 3 pour commencer, puis un à la fois. Nous proposons à l’enfant de faire des exercices pour approfondir sa connaissance intuitive des mots de même nature. Nous pouvons aussi faire des listes, pour aider l’enfant à mémoriser certaines natures. Il suffit pour cela d’afficher un papier avec le symbole comme en-tête, et d’y noter pendant les semaines qui viennent les mots rencontrés.

Pour préparer le matériel, il faut découper les formes suivantes dans du papier gommé de couleur (pochettes de 10 couleurs au format A4). Il faut également une boîte avec dix compartiments dans laquelle vous rangerez les symboles au fur et à mesure que vous les présenterez. Il faut également un rouleau de papier de 4 ou 5 cm de large.

Quand l’enfant est bien à l’aise avec ces symboles, il préfère les dessiner plutôt qu’utiliser le matériel collant. Il devient alors facile de réduire la taille de l’écriture et les exercices peuvent être faits sur des bandes ou dans un cahier.

Le nom : un triangle noir équilatéral de 3 cm de côté.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique ce dont on parle ?

Le déterminant : un triangle bleu foncé équilatéral de 2 cm.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique s’il y en un ou plusieurs ?

L’adjectif qualificatif : un triangle bleu clair équilatéral de 2,5 cm.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique comment est ce dont on parle ?

Le verbe : un disque rouge 3 cm de diamètre.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique ce que l’on fait ? On introduira plus tard les verbes d’état pour lesquels on ajoutera un triangle noir sur le disque rouge.

L’adverbe : un disque orange de 2,5 cm de diamètre.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique comment on fait l’action ?

La préposition : une lune verte de 2 cm de largeur.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique où est ce dont on parle ? Quel est le mot qui indique une relation de position ?

La conjonction : un rectangle rose de 1×2 cm.
Question d’introduction : Quel est le mot qui indique une relation d’ensemble ?

Le pronom : un triangle isocèle violet de 2cm de base, 3 cm de hauteur.
Question d’introduction : Quel est le mot qui remplace le nom (ou ce dont on parle) ?

L’interjection : un point d’exclamation doré ou marron (3 cm de hauteur).
Question d’introduction : Quel est le mot qui imite un bruit ?

Les prérequis #

Après que l’enfant a mis des billets lus sur les objets correspondants, nous lui disons que ce sont des noms. Chaque chose à un nom. Sur ces mots qui indiquent de quoi on parle, nous mettons le triangle noir.

Avant que l’enfant commence à lire, nous donnons la notion des déterminants oralement. Nous mettons des miniatures sur un plateau et nous lui demandons : « donne-moi un mouton (parmi d’autres) » et pour le dernier : donne-moi le mouton ». « Donne-moi des crayons (parmi d’autres) » et « Donne-moi les crayons (ceux qui restent) »… Sur ces mots qui indiquent s’il y en a un ou plusieurs, nous mettons le triangle bleu foncé.

Juste avant de commencer les premiers symboles, nous faisons la présentation de l’adjectif en précisant à l’enfant que nous allons lui faire une blague. Nous préparons quelques feuilles de papier différentes sur une table et plus loin nous lui faisons lire un billet en lui disant d’aller chercher ce qu’il y a d’écrit : « va chercher la feuille jaune ». Pendant que l’enfant va la chercher, nous changeons le billet par « va chercher la feuille quadrillée ». « Tu m’as apporté une feuille jaune ! Ce n’est pas celle-là que je veux ! ». L’enfant relit le billet et va chercher la feuille quadrillée. Nous rechangeons le billet pour une feuille déchirée, et encore pour une feuille cartonnée. Nous pouvons dire à l’enfant que sur ces mots qui indiquent comment est ce dont on parle on met le triangle bleu clair.

Dès que l’enfant lit un mot, nous commençons :

Nous restons avec ces 3 symboles au moins 3 mois à 6 mois.

 

Puis, nous ajoutons le verbe. Nous préparons quelques billets avec une action (chanter, rire, sauter, pleurer… à faire à plusieurs). Chacun prend un billet, le lit silencieusement, à trois chacun fait ce qui est écrit sur son papier. Nous pouvons dire à l’enfant que sur ces mots qui indiquent une action, nous mettons le disque rouge.

 

 

Quelques temps après, lorsque ces natures de mots sont bien intégrées, nous présentons la préposition, puis l’adverbe, la conjonction, l’adverbe, le pronom et l’interjection. Le tout peut s’étaler sur 2 ans.

 

 

 

Il existe un matériel d’approfondissement des symboles de grammaire en Montessori nommé boîtes de grammaire. Dans des casiers, l’enfant trie les mots des phrases préparées selon un code de couleurs. Les exercices progressifs permettent de faire toutes les distinctions nécessaires à l’intérieur de chaque classe.

Parallèlement, l’enfant étudie les fonctions dans la phrase avec un matériel constitué de flèches colorées (flèches de fonction) puis finit en étudiant les relations entre les propositions (analyse logique). La synthèse de la grammaire s’effectue grâce à un matériel d’étiquettes pour l’analyse grammaticale, fonctionnelle et logique.

 

Conjugaison #

Maria Montessori propose dans un premier temps les « petits livres de conjugaison » puis les fiches de conjugaison. Les petits livrets sont proposés parallèlement à ce qui précède.

Les petits livres de conjugaisons se présente à l’enfant dès qu’il commence à lire des mots. Il y a six livres, un livre pour chacun des verbes : être, avoir, chanter, finir, servir, savoir et prendre.

-Dans chaque livre, il y a quatre livrets pour les quatre temps simple de l’indicatif (présent, futur, imparfait et passé simple) ainsi que les six billets des pronoms personnels.

-Chaque billet fait 3,5×5 cm.

-Dans chaque livret, il y a les six billets avec le verbe conjugué.

1ère étape : nous étalons les pronoms dans l’ordre puis nous posons en face chaque verbe conjugué correspondant tout en lisant et en faisant remarquer la terminaison à l’enfant. Sur plusieurs jours nous lui montrons ainsi les quatre temps. L’enfant prend conscience que le verbe conjugué ne s’écrit pas toujours de la même façon même si on entend la même chose.

2ème étape : nous mélangeons les billets d’un seul temps, l’enfant les pose en face du pronom correspondant.

3ème étape : nous mélangeons les billets de deux temps ensemble, l’enfant les place correctement.

4ème étape : nous mélangeons les billets des quatre temps, l’enfant les place correctement.

Dès que possible, l’enfant peut, après chaque étape, écrire dans son cahier pour mieux fixer l’orthographe.

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